Le Brésil est le dernier pays à s'attaquer aux restrictions d'achat intégrées à l'application d'Apple
Le régulateur antitrust brésilien Cade a décidé qu'Apple devait lever ses restrictions sur les achats intégrés. Cette décision intervient alors que d'autres pays, dont les États-Unis et le Japon, prennent des mesures réglementaires similaires contre l'App Store iOS.
Les régulateurs continuent de faire des trous dans le jardin clos d'Apple. La décision brésilienne oblige Apple à autoriser les développeurs proposant des applications iPhone et iPad dans l'App Store brésilien à se connecter à des sites Web externes pour des abonnements comme Netflix et des achats numériques comme des éléments virtuels dans le jeu.
La décision fait suite à une plainte déposée par le marchand de commerce électronique d'Amérique latine MercadoLibre contre les achats intégrés d'Apple et les conditions de l'App Store en 2021. Il accuse Apple d'imposer une série de restrictions aux développeurs tiers, notamment en les obligeant à utiliser son propre système de traitement des paiements pour les transactions dans l'application, interdisant les liens externes dans les applications et empêchant les développeurs d'informer les propriétaires d'iPhone et d'iPad qu'ils pourraient économiser de l'argent en achetant des abonnements sur les sites Web officiels. Les règles d'Apple empêchent même les développeurs d'annoncer des prix différents ou des options de paiement alternatives.
Comme toujours, le principal point de discorde est l’argent. Apple impose des frais controversés sur toutes les transactions utilisant la fonctionnalité d'achat in-app intégrée à sa plate-forme logicielle, ce qui implique de lui verser une commission de 15 à 30 % sur la grande majorité des ventes in-app.
Au cours des dernières années, les régulateurs du monde entier ont contesté la gestion par Apple de l'App Store et certaines de ses conditions commerciales. Par exemple, les organismes de surveillance aux États-Unis, dans l’Union européenne, au Japon et en Corée du Sud ont réussi à forcer Apple à autoriser les paiements par des tiers et les liens vers des sites Web externes, mais Apple n’est pas encore tiré d’affaire.
Si Apple ne se conforme pas à la décision du Brésil dans les 20 jours, elle s'expose à des amendes de 250 000 réaux par jour (environ 43 000 dollars). C'est de la monnaie pour une entreprise qui vend des iPhone depuis plus de quinze ans ! À titre d’illustration, Apple génère en moyenne plus d’un milliard de dollars de revenus chaque jour (son chiffre d’affaires pour l’exercice 2024 était d’environ 391 milliards de dollars).
La société permet actuellement aux développeurs d'ajouter un lien externe vers les applications iPhone distribuées via l'App Store. Il existe moins de restrictions pour les applications hébergées sur des magasins d'applications alternatifs dans l'Union européenne, bien que la Commission européenne ne pense pas que cela soit suffisant et continue d'enquêter sur la conformité de l'entreprise avec la loi sur les marchés numériques du bloc.